
François Bayrou et son budget : été calme avant un automne meurtrier ?
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Ce mardi François Bayrou présentera les orientations choisies par son gouvernement pour le budget 2026. Un moment forcément très attendu car le Premier ministre a d’ores et déjà annoncé que 40 milliards d’euros d’économie devront être trouvés. Pour l’instant, le mystère est total sur les intentions d’arbitrages du chef du gouvernement.
Tous les partis ont été reçus ces derniers jours au ministère de l’Économie et tous sont sortis en n’ayant à peu près aucune idée de la teneur des annonces de mardi. « Logique », selon un sénateur centriste, « François Bayrou a travaillé en cercle restreint et les ministres de l’Économie et des Comptes Publics ne sont pas au courant de tout. » Interviewé sur LCI jeudi soir, François Bayrou s’est également bien gardé de toute annonce précise.
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Le Premier ministre compte sur l’effet de surprise : « ce 15 juillet doit être son 18 juin », ironise un élu, référence à l’appel à la résistance lancé aux Français depuis Londres par le Général de Gaulle en 1940. Mais c’est peu dire que le scepticisme règne dans la classe politique. « C’est de la communication, on ne voit pas arriver les choix drastiques nécessaires », grince un député Les Républicains. Un de ses collègues socialistes estime de son côté que François Bayrou n’est pas « structuré » et que les annonces risquent de partir dans tous les sens, si tant est qu’il en ait réellement la primeur.
Emmanuel Macron en mouche du coche ?Certains élus du socle commun s’attendent à ce qu’Emmanuel Macron devance son Premier ministre. Le chef de l’État prononce ce dimanche son traditionnel discours aux armées. Et il pourrait être tenté de divulguer certaines décisions. Ce ne serait pas étonnant, juge un dirigeant socialiste, tant le président se démène depuis des mois pour affirmer son influence. Le risque est toutefois que cela affaiblisse encore le gouvernement, déjà très impopulaire.
Le cabinet Bayrou est toute façon destiné à tomber lors des discussions budgétaires, estiment la plupart de nos interlocuteurs. Le gouvernement est en effet soumis à des pressions contradictoires. Trop de coupes et c’est la censure assurée venue de la gauche et de l’extrême droite, majoritaires en cas de vote commun à l’Assemblée. Pas assez, ou de nouveaux impôts et c’est l’alliance avec les Républicains qui implose.
François Bayrou y croit encore« Gouverner c’est faire des choix », tempête-t-on à LR, « on ne peut pas faire plaisir à tout le monde ». LR où l’on prédit une équation quasi impossible à résoudre. « On a dit à François Bayrou qu’il ne fallait pas trop qu’il compte sur son socle commun », sourit-on à gauche. Un automne funeste donc pour François Bayrou ?
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Le Premier ministre continue de croire en sa bonne étoile et en sa capacité de négociation : d’abord avec le Parti socialiste, qui lui avait permis au printemps d’éviter la censure ou avec le Rassemblement national qui avait longuement hésité à faire tomber son prédécesseur Michel Barnier l’hiver passé. Le chef du gouvernement a d'ailleurs adressé des clins d'œil appuyés au RN dans sa dernière interview. Il a ainsi relancé l'idée de scrutins législatifs à la proportionnelle, mais aussi d'une banque de la démocratie destinée à financer les partis politiques. Un peu tard toutefois pour le parti d'extrême droite, cerné par des procédures judiciaires liées à des malversations supposées concernant son fonctionnement.