• France: après l'affaire Bétharram, les langues se délient dans les établissements privés catholiques

  • Apr 23 2025
  • Duración: 3 m
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France: après l'affaire Bétharram, les langues se délient dans les établissements privés catholiques

  • Resumen

  • Il est le lanceur d'alerte de l'affaire Bétharram. Celui qui a brisé une omerta de 60 ans sur un établissement privé catholique du sud-ouest de la France. Alain Esquerre, le fondateur du collectif des victimes, publie ce jeudi le livre Le silence de Bétharram, dans lequel la fille aînée du Premier ministre François Bayrou témoigne notamment. Le fruit de 18 mois d'une quête de vérité auprès des anciens élèves de l'établissement, d'une alerte lancée dans la presse début février et de la saisie de l'affaire par la justice. Plus de 200 plaintes ont été déposées, allant de violences physiques à viols. Depuis l'affaire Bétharram, les langues se délient ailleurs, dans d'autres établissements privés et d'autres scandales éclatent. Constance Bertrand sort de son sac son ordinateur portable. Depuis un mois et demi, cette quadragénaire reçoit quasi quotidiennement des récits d'anciens élèves de l'établissement privé catholique où elle a été scolarisée. « À l'origine, on a ouvert ce groupe Facebook parce qu'on a appris le 3 mars qu'un ancien surveillant de Bétharram a poursuivi sa carrière directement après à Saint Dominique de Neuilly », raconte-t-elle.Mais les messages qui affluent ne concernent pas seulement ce surveillant. « En cinq jours, on obtient des témoignages de choses gravissimes sur six personnes », confie-t-elle. Des accusations de violences physiques, psychologiques, d'agressions sexuelles et de viols. Beaucoup sont anonymes, publiées en messages privés. Constance, qui elle-même a été victime de harcèlement, décide alors de témoigner à visage découvert. « J'ai trouvé que c'était important de le faire pour que les gens sachent à qui ils s'adressaient. Et puis les témoignages arrivent. Ça, c'est, c'est mon cahier des horreurs, je suis obligée de prendre des notes pour ne pas mélanger les témoignages », explique-t-elle en montrant le carnet de notes où figurent de nombreux témoignages récoltés. Une cinquantaine de victimes sont déjà sorties du silence, pour des faits allant des années 1980 au début des années 2000. « Une maîtresse qui arrache l'oreille d'une petite fille, une maîtresse qui donne des coups de poing dans la tête d'un enfant, un maître qui caresse des enfants sous la jupe. Les parents ont la plupart du temps fait des démarches auprès de l'institution, mais l'institution ne les a pas soutenus. On a répertorié une dizaine de personnes accusées de violence. On a des enseignants, des surveillants, des prêtres aumôniers, des censeurs, à savoir le responsable de la discipline », détaille-t-elle.Cinq plaintes ont été déposées dont une pour viol. Le 20 mars dernier, Constance Bertrand prend la parole devant la commission d'enquête parlementaire mise en place, fin février, suite au scandale de Notre-Dame de Bétharram. Depuis, cette commission a enregistré des signalements dans 17 départements de France. Pour Arnaud Gallais, président de l'association de protection de l'enfance Mouv'enfant, un double phénomène explique ces révélations en cascade.« Premièrement, vous avez le pouvoir d'identification. C'est-à-dire que les victimes s'identifient entre elles. Ce qui leur permet de parler, parce qu'elles vont se dire : "tiens, c'est ce que j'ai vécu". Le second élément est quand même extrêmement politique. Le rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église en 2021 disait que 108 000 enfants ont été victimes de violences sexuelles dans des établissements privés et personne ne fait rien. Du coup, vous avez une colère en fait qui monte. C'est-à-dire que les enfants ou les enfants devenus grands ont parlé, mais on ne les a pas protégés », analyse-t-il. Ce #MeToo de l'enseignement pourrait bien dépasser le secteur privé catholique. Pour la première fois, ce mardi, la commission d'enquête s'est rendue dans un lycée public, où un enseignant, visé par plusieurs plaintes, s'est suicidé fin 2023. À lire aussiViolences sexuelles à Bétharram: la congrégation admet sa «responsabilité» dans les «abus massifs» À lire aussiAffaire Bétharram en France: le Premier ministre François Bayrou «bouleversé» face au témoignage de sa fille
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