Burna Boy, le Nigérian qui mondialise l'afro-fusion avec «No Sign Of Weakness» Podcast Por  arte de portada

Burna Boy, le Nigérian qui mondialise l'afro-fusion avec «No Sign Of Weakness»

Burna Boy, le Nigérian qui mondialise l'afro-fusion avec «No Sign Of Weakness»

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Burna Boy, artiste nigérian et figure emblématique de l'afro-fusion, dévoile son dernier projet, No Sign Of Weakness. Avec ce nouvel album, il continue de repousser les frontières de la musique en mêlant rythmes afrobeats et influences internationales. En samplant des classiques et en collaborant avec des stars comme Mick Jagger et Travis Scott, il incarne un pont entre les cultures et prône la musique comme un langage universel. Plus solide que jamais, Burna Boy, ou The African Giant, repousse encore un peu plus les frontières de sa galaxie, déjà immense, et invite quelques stars sur le chemin. Après avoir rempli le Stade de France en avril dernier, ce huitième projet annonce une nouvelle ère, aventureuse et généreuse. On retrouve évidemment les ingrédients de sa recette signature, l’afro fusion : des rythmiques afrobeats imparables, des prods envoûtantes et des collaborations de haut vol. Dans une interview pour le magazine Billboard, l’artiste déclare : « Je veux créer des ponts entre les cultures et montrer que la musique est un langage universel ». Chez Burna boy, les ponts sont souvent pavés de samples, alors voici une visite guidée des travaux. Avec « Update », il explore le r'n'b anglais du tournant des années 90 en samplant « Back To Life », un titre mythique de Soul II Soul sorti en 1989. Véritable mythe de la musique noire britannique, on peut y entendre un hommage à ce pays que Burna Boy connaît très bien : il a étudié deux ans à Londres et il vit en ce moment entre la capitale anglaise et Lagos. À la production, on retrouve P2J, le magicien derrière d’autres icônes nigérianes comme Wizkid, mais aussi Skepta ou l'Américaine Beyoncé. Il accélère le tempo originel pour caler un beat à la cadence imparable. La voix iconique avec laquelle il joue, c’est celle de Caron Wheeler. Hommage à la musique afro-britannique Impossible de résumer « Back To Life » à un simple classique de dance. Premièrement, c’est un symbole au sens où la diaspora afro-caribéenne de Londres y célèbre haut et fort son identité, mêlant r'n'b, reggae, house et hip hop. Cette culture britannique, Burna Boy la met particulièrement à l’honneur dans ce disque, musicalement, mais aussi visuellement dans ses clips à l'esthétique très soignée. Deuxièmement, les paroles de « Back To Life » évoquent l’expérience de Caron Wheeler, la chanteuse du groupe. Après avoir frôlé la mort, elle est revenue à la vie, à la réalité. C’est donc là qu’elle demande à Dieu, « However do you want me, however do you need me » – traduisible par « Que veux-tu de moi ? As-tu besoin de moi ? ». On a un hit planétaire à dimension existentielle, ou quand le spirituel dialogue avec le club, ce qui en fait un sample parfait pour Burna Boy. Avançons d’une quinzaine d'années, et encore un peu plus loin dans la culture club britannique avec le sample utilisé dans « Bundle by Bundle », le premier single de l’album. Ici, Burna Boy et son producteur Telz recyclent « The Cure and the cause » des Irlandais Fish go Deep, un classique de la house sorti en 2005. C’est surtout le remix de Dennis Ferrer qui fait voyager le titre à travers le monde. Il fait partie des cartes joker de DJ, à la fois nostalgique, accessible et terriblement obsédante. C’est cette même ligne de basse obsédante que Telz, associé historique de Burna Boy, transforme en une matière redoutable, plus grave, et plus menaçante. Le roi de la fusion Bien au-delà des samples, Burna Boy se fait passeur : il puise et transforme, il fusionne la fusion. De la house au reggae en passant par le rap et la country, il s’aventure sur tous les terrains. On retrouve Travis Scott sur le single « Ta Ta Ta », véritable banger déjà sorti en single, mais encore Stromae sur « Pardon » ou Shaboozey sur « Change Your Mind » et sa country épique. Mais le plus surprenant, peut-être, c’est Mick Jagger sur « Empty Chairs ». L'artiste iconique ouvre le morceau sur un riff de guitare, et on se croirait presque sur un disque des Rolling Stones. Puis, on est replongé dans le bain Burna Boy : basse roucoulante et rythmique affutée. Un peu plus tard, à mi-chemin, on repart avec Mick, comme téléporté. Plus qu’un featuring, ce sont deux géants qui se parlent. Avec cet album, Burna Boy se fait l'épicentre d’une galaxie pop, le capitaine d’une planète autour de laquelle les stars, d’hier et d’aujourd’hui, viennent graviter. En résulte une pop décentrée, qui surprend autant qu’elle rassure. On a hâte de découvrir la suite, mais pour l’instant, profitons du voyage.
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