• Afrique: le sursaut ou la noyade

  • Apr 19 2025
  • Duración: 4 m
  • Podcast

Afrique: le sursaut ou la noyade

  • Resumen

  • Dans le désordre généralisé provoqué par les guerres commerciales tous azimuts du chef de l'exécutif américain, l'Afrique risque de voir sa position sur l'échiquier mondial fragilisée. À moins de repenser enfin solidement son destin. Ce dont, pour l'instant, l'on ne perçoit aucun signe. Alors que les décisions intempestives et les volte-face à répétition de Donald Trump ne cessent de mettre le fragile équilibre du monde au bord de la rupture, pour l’Afrique, l’inaction des Africains est bien plus préoccupante que la politique erratique du locataire de la Maison Blanche.L’Afrique, en dépit de son poids relativement faible dans la balance des paiements des États-Unis, est plus durement affectée par les incohérences qui fusent du Bureau ovale. C’est la destinée du monde qui se joue, et la passivité des Africains n’en est que plus affligeante. Alors que même les alliés traditionnels de l’Amérique repensent de nouvelles stratégies à long terme pour réduire leur dépendance à cet allié si versatile, l’Afrique, elle, se contente de bredouiller d’inaudibles protestations.Les relations internationales sont à la croisée des chemins, et tous les autres s’organisent. Seuls les Africains semblent croire que les injonctions de l’Histoire s’imposent moins à eux qu’aux autres peuples. Comme si, systématiquement, ce continent se déclarait forfait aux grands rendez-vous historiques. Au début des années 1990, alors que le monde, après la chute du Mur de Berlin, était en pleine recomposition, l’Afrique, recroquevillée, oubliait de se trouver une place sur l’échiquier international. Elle était pourtant méprisée. Les grands cabinets mondiaux d’audit et de conseil, comme les agences de notation, ne la prenaient nullement en compte. Sous couvert d’anonymat, un haut-fonctionnaire français s’était même hasardé à suggérer, dans un grand quotidien, que si l’Afrique venait à disparaître, engloutie par l’océan, ce ne serait pas si grave pour l’humanité.Par sa stature, Nelson Mandela, libéré en février 1990 après 27 ans de prison, fera taire les quolibets. À lui tout seul, l’Africain Mandela, figure la plus charismatique au monde, sauva l’Afrique du mépris. À sa mort, en 2013, le premier président américain afro-descendant Barack Obama prendra discrètement la relève. Mais, depuis, les dieux qui veillaient sur l’Afrique semblent en congés. Elle est redevenue souffre-douleur de Donald Trump et de ses semblables.À lire aussiAfrique: le continent soulagé après le recul de Donald Trump sur les droits de douaneL'interruption des subventions américainesLe mépris est consubstantiel à l’idée que se fait Donald Trump de sa propre importance. Alors que le nouveau président a annoncé l’interruption des subventions américaines, celles-ci, même cumulées sur 60 ans, n’atteignent pas le millième de ce que les États-Unis, ont déboursé pour soutenir l’Ukraine ces trois dernières années, après son invasion par la Russie. Une aumône ! Que l’Afrique, avec ses immenses ressources naturelles, dépende autant de cette aumône est une anomalie. Celle-ci risque de se perpétuer, si l’Afrique ne se décide pas à s’interroger sur elle-même, sur le poids dont elle veut peser sur l’échiquier international, et sur le mépris et l’humiliation que subit, partout, l’homme africain. Ce dernier est souvent obligé de fuir sa terre d’origine, pour survivre.Une désapprobation généraleLa désapprobation générale ne prouve-t-elle pas, au fond, que Donald Trump n’épargne personne ? La plupart des alliés des États-Unis, déconcertés, sauront se prémunir, à l’avenir, contre de telles déconvenues. Mais Donald Trump n’est que l’affligeant révélateur du niveau général des dirigeants actuels du monde et de l’inconsistance de la réflexion qui sous-tend leurs politiques. À l’époque, aux États-Unis, la densité des maîtres à penser se percevait aisément chez les présidents dont ils étaient les conseillers à la sécurité nationale : Kissinger, Brezinski, McFarlane, Condoleezza Rice, et tant d'autres.Parce que le monde s’effondre et que le niveau, partout, est en chute, l’Afrique, continent anormalement émietté, ne peut se contenter d’observer et de subir. Incapable de résoudre le moindre conflit entre les quelque 55 États qui la composent, elle a une impérieuse soif de leaders d’envergure. Pour la tirer vers le haut. Inciter les Africains à se respecter, et à faire respecter l’Afrique. Et c’est bien plus judicieux que de sans cesse exiger un respect que l’on n’inspire pas… à soi-même.À lire aussiFitch rassurant sur la note des États africains malgré les droits de douane américains
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