
Affaire Sabine Dumont: un «cold case» bientôt résolu par la généalogie génétique?
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Trente-huit ans après les faits, l'enquête sur le viol et l'assassinat de la petite Sabine Dumont, tuée à l'âge de neuf ans près de Paris, pourrait être résolue grâce à une technologie utilisée par le FBI mais encore impossible en France : la généalogie génétique.
« C'est un manque, encore beaucoup plus fort, d'année en année. D'ailleurs, quand j'en parle, c'est difficile parce que pour moi... c'est son manque. Le manque d'elle ». Trente-huit ans après, Nathalie a encore du mal à retenir ses larmes. Elle est l'une des grandes sœurs de Sabine Dumont, violée et assassinée en 1987 à l'âge de neuf ans, à Bièvres.
Son meurtrier n'a jamais été retrouvé. Mais grâce à la persévérance de leur mère notamment, l'enquête n'a jamais été refermée. « Elle n'a jamais lâché face à la pression de peut-être une ou deux juges d'instruction qui voulaient absolument clôturer ce dossier. Elle a dit non. C'est quand même aussi grâce à elle qu'aujourd'hui, on est là », salue Nathalie.
Avec des éléments de preuve jamais détruits. « On a conservé les habits que portait Sabine. Et heureusement, parce que dans beaucoup d'affaires en France, on ne les conserve pas correctement. Quelques années après, on a pu caractériser un ADN, l'ADN du sperme. Cet élément-là est évidemment décisif pour découvrir la vérité », remarque Me Didier Seban, l'avocat de la famille Dumont.
Depuis la fin des années 90, l'ADN du suspect est comparé au fichier national des empreintes génétiques. Il compte aujourd'hui cinq millions de profils, enregistrés lors d'enquêtes. Cela n'a jamais rien donné. « Tout est une histoire de marqueurs d'ADN. En France, on prend 23 marqueurs pour les inscrire au fichier. C'est très limité. Ce n'est pas suffisant pour faire de la généalogie génétique », poursuit Me Didier Seban.
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La généalogie génétique, le nouvel espoir des Dumont. Cette technologie a permis au FBI, la police fédérale américaine, de résoudre plusieurs centaines d'affaires en comparant des empreintes génétiques aux fichiers de sociétés privées qui proposent des tests ADN. Ces tests utilisent plusieurs milliers de marqueurs. Résultat, si le suspect n'est pas dans la base de données, on peut peut-être y trouver un membre de sa famille, même très éloigné.
« C'est interdit en France de demander son ADN, c'est même passible d'une amende. Mais beaucoup de Français s'adressent aux États-Unis qui vont leur donner leurs origines, des traces de leur histoire familiale. On nous parle de près d'un million de Français qui l'auraient fait, explique Me Seban. On peut en interrogeant ces fichiers retrouver la trace d'un cousin, d'un oncle de l'auteur des faits. C'est l'espoir que nous avons ».
Un expert en généalogie aura ensuite la charge de retracer l'arbre familial pour remonter au suspect. La France a déjà fait appel une fois au FBI, pour retrouver un violeur en série. Elle a donné son feu vert pour que l'affaire Dumont en bénéficie aussi.
« On saura. Il y aura une justice qui sera rendue, il y aura une vérité qui aura été aboutie », veut croire Nathalie. La famille espère que leur affaire fera aussi avancer la législation française, pour que la généalogie génétique puisse être aussi pratiquée en France.
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